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A mains nues - Leila Slimani et Clément Oubrerie


Magnifique BD (ou roman graphique ?) qui m’a été offerte à Noël. J’ai vraiment beaucoup aimé cette lecture qui retrace la vie de Suzanne Noël de 1900 à 1954, dont je n’avais jamais entendu parler malgré son incroyable destin. Suzanne Noël est une femme exceptionnelle à son époque, médecin, chirurgienne pionnière en chirurgie réparatrice et esthétique, féministe engagée, résistante, définitivement moderne et avant-gardiste. J’ai dévoré les deux tomes ! L’écriture de Leïla Slimani, les illustrations de Clément Oubrebrie et les couleurs de Sandra Desmazières sont magnifiques.


Extrait P 13 / tome 1

Et cet imbécile qui ne comprend rien au génie de Monet. L’art n’est pas affaire de technique, c’est une vision, c’est la tentative de donner corps à un rêve.



Extrait P 79 / Tome 1

Mamie, moi quand je serai grande, je ferai comme mama.

Ah, encore un médecin dans la famille ! Pour cela il faudra bien travailler à l’école, tu sais ?

Non, je ne veux pas être docteur ! Je veux être comme maman. Je veux être une artiste !



Extrait P89 / Tome 1

S’il s’agit de réparer les visages de nos soldats, tout le monde est d’accord. Mais la chirurgie esthétique ? Cette abominable frivolité ? Ce blasphème fait à l’œuvre de Dieu ? Ne vous leurrez pas Suzanne, à leurs yeux, nous sommes des charlatans.


Extrait P 97 / Tome 1

Ne craignez-vous pas, en vantant partout les mérites de la chirurgie esthétique d’enfermer les femmes dans cette image frivole et vaniteuse que les hommes se font de nous ?

Mais ce n’est pas du tout frivole, figurez-vous. La femme moderne prend soin d’elle, elle s’affirme. La beauté est pour la femme une sorte de capital. En manquer, c’est être désavantagée dans une société qui met la beauté au centre. Une femme sui souffre de son apparence a plus de risques de vivre dans la précarité, de souffrir de problèmes émotionnels.

Vraiment ?

La chirurgie corrige les effets de la vieillesse, de la pauvreté, de la maladie ou de l’épuisement. Ces femmes retrouvent une vie normale, peuvent chercher un emploi. J’écris en ce moment même un article sure les conséquences psychologiques de ce type d’intervention.


Extrait P19 / tome 2

Quelle arme plus merveilleuse pour les femmes que de pouvoir compter sur ses sœurs ? Il faut groupe les femmes, leur donner de la confiance, de la force. Allons, mettons-nous au travail.




Extrait P 34 / Tome 2

Nous vivons une nouvelle ère, celle de la femme moderne, qui prend le contrôle sur sa vie et sur son corps.

Les femmes qui vieillissent et qui sont enlaidies ne trouvent plus de travail et perdent leur indépendance financière. En leur rendant leur beauté, nous leur rendons leur pouvoir. Les mots « outrage du temps », « résignation », ou « coquetterie de vieillir » doivent être rayés du vocabulaire moderne. S’il est permis aux riches de vouloir être beaux, c’est pour eux un luxe alors que pour les classes laborieuses, elle est une nécessité. En dehors de toute question de vanité, l’apparence est indispensable pour tout être social qui doit pouvoir travailler aussi longtemps que son intelligence et sa santé le lui permettent.


Extrait P 73 / tome 2

C’est le monde qui aujourd’hui s’enfonce dans le noir et la barbarie et je veux vous dire, mes chères sœurs, que je suis auprès de toutes celles qui se battent pour la liberté, l’émancipation et le progrès.

Extrait P89 / Tome 2

Notre rôle est différent de celui des hommes et il est complémentaire. Pourquoi est-il ignoré par eux ? La politique, l’armée, la technique sont obligatoires. Mais il y a au-dessus de tout cela quelque chose de plus important : l’âme commune, et les valeurs spirituelles. C’est aux femmes et à vous, mes chères filles, qu’incombe ce devoir. Soyez le cœur battant du monde, le rayonnement de vos pays, les inspiratrices, les Antigone des hommes. ( discours de Copenhague, 16 août 1952)

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