Bleue - Maja Lunde
- deslivresetmoi72
- 20 mai 2020
- 3 min de lecture

Livre découvert sur une foire aux livres, c’est un achat spontané, sans attente particulière. C’est la quatrième de couverture qui m’a inspirée.
Maja Lunde est norvégienne, romancière et scénariste, elle a écrit en 2017 un roman best-seller traduit en 30 langues : Une histoire des abeilles.
Après avoir lu Bleue, je suis perplexe, partagée : j’ai trouvé la lecture agréable, l’histoire intéressante, mais je n’ai pas été complètement emportée par ce récit. C’est comme si j’étais restée observatrice de ces deux histoires parallèles, dans l’attente de m’identifier à l’un des personnages.
Bleue, ce sont deux histoires parallèles, à deux époques différentes, mais reliées entre-elles par l’intermédiaire d’un voilier baptisé Bleue.
La première histoire, c’est celle de Signe, Norvégienne journaliste tendance activiste écolo, se dresse contre l’absurdité des vendeurs de « glace extraite des glaciers des fjords ». Pour cette opération, elle repart sur les traces de son premier amour, Magnus, responsable de cet accord commercial autorisant la vente de cette glace.
La deuxième histoire se situe en 2041, en France : c’est la débâcle écologique : plus d’eau, sécheresse terrible et des incendies qui ravagent tout. Les gens fuient et se réfugient dans des camps. David et sa fille Lou sont dans un de ces camps, ils espèrent y retrouver Anna et Martin, dont ils ont été séparés en fuyant les incendies. Au fil des jours, leurs conditions de vie deviennent de plus en plus précaires et l’espoir diminue. Un jour, en sortant du camp pour tenter d’échapper un peu à son ambiance pesante, ils trouvent une maison avec un jardin dans lequel est posé un bateau…Bleue. Ce bateau sera-t-il leur « sauveur » ?
Le principe de ces deux histoires imbriquées était attirant, mais s’est révélé décevant pour moi : elles restent trop séparées, les personnages au fort potentiel, demeurent lointains pour le lecteur. Il m’a manqué du lien, de la connivence avec les personnages pour vraiment apprécier cette lecture. J’ai un peu l’impression d’être passée à côté de ce récit !
Extrait P 204
- Tu dis qu’on veille par nature sur les générations suivantes, ai-je repris. Sauf qu’en réalité on s’occupe uniquement de nous-mêmes. Nous-mêmes et nos enfants. Au mieux, nos petits-enfants. Mais ceux d’après, on les oublie. Alors qu’on est en train de réaliser des changements qui auront un impact sur cent générations à venir, de tout détruire pour ceux qui nous succéderont.
Extrait P 205
- Déterminisme ou pas, la nature ne nous appartient pas, ai-je ajouté en me dégageant de son étreinte. De même qu’on ne lui appartient pas. L’eau n’est pas à nous ni à personne. Et pourtant, on persiste et on signe. Et même si je doute que ça change quoi que ce soit à long terme, je continuerai à manifester et à distribuer des tracts tant que je pourrai me servir de mes jambes et de mes mains !
Nous nous faisons face sur le chemin. J’aurais voulu être plus grande, vu sa manière de me considérer, de considérer ma colère, l’air de se dire que j’étais bizarre, un animal curieux et pas spécialement engageant.
- Mais on peut tout ce qu’on veut, Signe, a-t-il repris calmement. C’est ce qui fait de nous des hommes, ce qui nous différencie des animaux. Et puis, on peut avoir deux avis sur la question, trouver que c’est à la fois cruel et prodigieux, se dire que ces travaux vont améliorer la vie de milliers d’entre nous, aujourd’hui et pour des décennies, et que ce qu’on bâtit là, c’est la civilisation.
Extrait P 246
L’obstination ne fait pas le bonheur. Contrairement à moi, certaines personnes ont le regard qui pétille toute leur vie, ces gens parcourent nonchalamment le monde avec le don de se réjouir d’un bon dîner, d’une soirée en compagnie agréable, d’une promenade en forêt avec ceux qui leur sont chers. Ils collectionnent ces moments pour s’y reporter lorsque la vie se complique, s’y accrocher, se réconforter à la chaleur de leur souvenir. Je pense que c’est quelque chose d’inné, de génétique, comme le talent des chiffres et des mots.
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