Commis d'office : chroniques de gardes à vue. Thierry chevillard
- deslivresetmoi72
- 21 juil. 2020
- 2 min de lecture

C’est un livre que j’ai reçu grâce à une opération « Masse critique » et je remercie l’éditeur et Babelio pour m’avoir sélectionnée et fait parvenir ce livre qui avait aiguisé ma curiosité. Je ne connais pas spécialement le milieu judiciaire, n’ayant pas dans mon entourage d’avocats, policiers, juges… Ce livre, comme le laisse entendre son titre, est une suite de situations de gardes à vue dans lesquelles l’auteur intervient en tant qu’avocat commis d’office. On découvre avec lui le prévenu, les raisons de sa garde à vue et un peu du contexte social le concernant. Ça reste très général et factuel, on n’entre jamais dans le « cœur « de la personnalité du prévenu. J’ai trouvé ce livre intéressant pour approcher un peu les conditions d’exercice de avocats commis d’office, appelés aussi bien en journée, soirée, la nuit ou le week-end. L’auteur oscille entre « froideur » des faits et de la procédure judiciaire d’un côté et laisser transparaître ses impressions, intuitions d’autre part, instillant un peu d’humanité. J’ai parfois regretté de ne pas en apprendre plus sur les « personnages » et leurs histoires. Par contre, on y découvre une grande diversité de situations, souvent les conséquences d’une détresse sociale amenant à la délinquance mais aussi la place des violences intra-familiales. Toujours dans son rôle d’avocat, l’auteur expose les conditions sans jamais « juger » son « client », il cherche à comprendre sans excuser l’indéfendable. On réalise à travers ces histoires la composante très psychologique du métier d’avocat : il faut savoir jauger très vite une personne, s’adapter à sa personnalité pour la comprendre et l’assister. Je recommande la lecture de ce livre à quiconque veut découvrir « l’envers du décor » de la profession d’avocat.
Extrait P 142
Mais l'enquêteur a d'autres procédures. Et nous affirme, avec une pointe d'énervement, qu'il ne consacrera pas la nuit à cette affaire.
Les dires confus et décousus de mon client confortent le policier sur la véracité de la version du mauvais ange.
Son camarade donne les détails de leurs préparatifs, de leur pérégrination dans les rues de Paris et du choix de la jeune femme comme victime idéale.
Fluette et pénétrant dans un immeuble...
L'infraction commise à l'abri des regards...
Mais ils n'avaient pas prévu qu'elle crierait si fort que les passants accourraient et maîtriseraient les deux garçons.
Le meneur a entraîné son camarade dans cette délinquance dont il ignorait tout et, sans vergogne, lui reproche de ne pas prendre ses "responsabilités", alors que l'autre mis en cause est bien la seconde victime de ce mauvais ange.
Il sera condamné.
Mais sans cette rencontre et la torve personnalité de son acolyte, il n'aurait jamais connu quarante-huit heures de GAV et un déferrement devant le juge des enfants.
L'inégalité sociale pèse lourd dans le procès pénal.
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