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La cerise sur le gâteau - Aurélie Valognes

Dernière mise à jour : 5 janv. 2020


Ce n’est pas un livre que j’avais choisi pour moi : il s’agit d’un cadeau que j’avais offert à ma maman qui l’avait choisi pour son anniversaire. Attirée par la couverture rouge parsemée de fleurs de cerisier, la quatrième de couverture avait achevé de la convaincre. Elle l’a beaucoup aimé et m’a prêté le roman. Je ne crois pas me tromper si je dis qu’on peut classer ce livre dans la catégorie des « Feel good » romans, qui ne sont pas trop mon style habituel de lecture. Par contre, j’aime aussi partir à la découverte de ce que je ne connais pas, alors j’ai commencé à lire ce roman. C’est donc effectivement une « comédie romantique » à l’écrit…Qui sonne presque trop comme un téléfilm ou une série familiale. C’est divertissant, parfois amusant…Mais un peu trop convenu et prévisible à mon goût. Par contre, je reconnais qu’Aurélie Valognes a une jolie plume, agréable à lire et que certains passages sont très drôles (avec les voisins un peu caricaturaux mais bien croqués) et d’autres assez émouvants. J’ai souvent trouvé que le livre tenait plus du magazine « mode d’emploi du bien-vivre », avec des injonctions dans l’air du temps telles que manger bio et plus sainement, privilégier les produits de saison et circuits courts de distribution, polluer moins…

A l’âge de la retraite, Bernard, travailleur acharnée depuis 40ans, a du mal à s’adapter, à prendre son temps, à profiter de sa vie de jeune retraitée, à retrouver sa place auprès de sa femme qui, elle, multiplie les engagements et activités pour bien profiter de son temps libre. Bousculé par sa famille, sa femme et son petit-fils en tête, Bernard va finalement s’engager dans un combat pour vivre et manger mieux en protégeant la planète, ses ressources et en faisant la chasse aux déchets inutiles : marché bio, producteurs locaux, potager, compostage, emballages réutilisables, tri, chasse au plastique polluant…Il se lance à corps perdu dans cette lutte…sans se rendre compte qu’il reproduit alors le fonctionnement psychologique qu’il avait dans son travail. Sa femme, déçue par son égoïsme, est déterminée à lui montrer qu’on peut profiter de la vie à leur âge…par tous les moyens.

Les liens familiaux, les tensions créées par le quotidien, les petits agacements dans le couple sont vraiment bien vus et chacun pourra s’y retrouver !


Extraits


C’est Bernard qui avait fortement incité Brigitte à être enseignante, car, disait-il, pour les femmes, c’est « l’idéal ». Régulièrement en vacances. Un petit salaire pour se faire plaisir. Et tout le loisir du monde pour s’occuper des enfants, du ménage, de la maison, de la cuisine, des courses. Pas de course à la promotion professionnelle, mais une vie à chercher les promotions dans les supermarchés ! Et avantage notable : on pouvait s’arrêter à tout moment pour permettre à Monsieur de faire carrière ou pour élever son enfant.

C’était maintenant à son tour de sortir de la maison, de voir du monde ; de socialiser, et elle refusait de se laisser enfermer dans une prison domestique. Les vingt années qu’il lui restait, elle n’avait pas l’intention de les gaspiller.




- Les femmes qui travaillent pensaient avoir gagné au change, mais en fait c’est la double peine. J’en ai marre de retravailler deux heures après le dîner, parce qu’on a dû tout arrêter à 18 heures pour aller chercher les enfants. J’aimerais bien de temps en temps passer une soirée avec toi.



On lui avait fortement conseillé de faire une classe préparatoire et une grande école pour ne pas gâcher son potentiel. Quand il avait évoqué d’autres voies, tous avaient essayé de le dissuader, et il s’était laissé convaincre, même s’il savait qu’il était plus intéressé par le dessin que par le business. Cela faisait plaisir à son père qu’il marche dans ses pas, qu’il fasse une meilleure école que lui, obtienne un diplôme plus prestigieux encore, un statut plus envié, un salaire très confortable dès son entrée dans la vie active. Pour le mettre à l’abri de tout. De son épanouissement aussi.

En prépa, il lui était arrivé de pleurer, non pas parce que la pression scolaire était forte ou ses notes basses, mais parce qu’il était convaincu de ne pas être à sa place. Il avait honte de lui, car il avait manqué de courage pour tenir tête à son entourage.



- Bernard, tu as passé ta vie à courir, à être monomaniaque : avant, tu étais dévoué 100% focalisé autour de ce machin écolo. J’essaie de te suivre, crois-moi, mais j’ai du mal. En fin de compte, après quoi cours-tu ? T’es-tu déjà seulement posé la question ? Moi, je commence à avoir surtout l’impression que tu cherches toujours une excuse pour me fuir, pour être loin de moi. Tu ne m’aimes plus ou quoi ?

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