top of page

Rien ne t'efface - Michel Bussi

  • Photo du rédacteur: deslivresetmoi72
    deslivresetmoi72
  • 19 sept. 2021
  • 4 min de lecture

Michel Bussi est un auteur que j’ai découvert avec Un avion sans elle il y a déjà quelques années. J’ai ensuite lu plusieurs de ses romans avant une interruption, due à une lassitude. Nymphéas noirs et Ne lâche pas ma main sont ses romans qui me sont le plus restés en mémoire. Cet été, j’ai eu envie de renouer avec cet auteur normand et Rien ne t’efface est arrivé à point nommé, offert pour mon anniversaire.

On y retrouve les ingrédients du succès pour cet auteur : des personnages attachants et complexes, un ancrage fort dans une région (ici le pays basque d’abord, puis l’Auvergne), une mort inexpliquée, prétendument accidentelle, et une enquête pleine de rebondissements et retournements de situation pour expliquer ce drame.

Le mystère, c’est celui de la disparition d’Estéban, 10 ans, sur la plage de Saint-Jean-de-Luz, un matin en quelques minutes. Sa mère Maddi, médecin généraliste, malgré les conclusions de l’enquête, ne croit pas à la thèse de la noyade accidentelle et elle va soulever des montagnes, passer pour folle pour défendre son intime conviction.

Quand, 10 ans plus tard, elle découvre, sur la même plage, un petit garçon qui ressemble trait pour trait à Estéban, vêtu du même maillot de bain…La coïncidence est trop troublante pour qu’elle la néglige. Elle va tout faire pour connaître ce petit garçon, Tom, le pister, déménager pour vivre près de lui, entrer en contact avec sa mère, tenter de le protéger coûte que coûte. Tom semble être le double parfait d’Estéban, mais la réincarnation est-elle une possibilité ?

A partir de ce scénario, les questionnements sont infinis et les thèmes de la vie, la mort, la vie au-delà de la mort, le deuil… nous concernent tous. C’est très bien écrit et très bien « ficelé » ! Le suspense s’intensifie tout au long du roman jusqu’au dénouement. Un très bon moment de lecture, divertissant et prenant.


Extrait P 35

Aucun homme ne pourra jamais se mettre entre nous deux. Jamais je n’aurais cru que quelqu’un puisse remplacer Esteban. D’ailleurs, Gabriel ne le remplace pas ! Il se contente d’occuper la place vide. Il a tout accepté, mes douleurs, mes changements d’humeur, mes pleurs, mes peurs, ne voir jamais aucun ami, seulement un psy, mes silences, mes séances. Il m’a empêchée de devenir folle. Sans se plaindre, sans poser de questions, il s’est contenté de réclamer un peu de tendresse, quelques caresses. Comme un gentil et joli animal de compagnie.

Je suis désolée, Gabriel, je peux être tellement cruelle.


Extrait P 70

Sauf que les hommes n’aiment pas le hasard, ils s’arrangent toujours pour que les éléments aient une signification. Stevenson démontre que pour de nombreuses cultures, hindoue, bouddhiste, animiste, ces marques possèdent un sens précis et reconnu : elles sont le témoignage de vies antérieures.

Une boule bloque ma gorge. Je lève un instant les yeux. Le parking de mon cabinet est toujours aussi vide. J’ai l’impression d’être seule, au milieu d’un village fantôme.

Je baisse à nouveau les yeux vers l’écran de mon portable. Je sais que je ne devrais pas continuer. Pourquoi consulter tous ces articles auxquels je ne crois pas ? Pourquoi m’infliger ce supplice ?

Je lis pourtant, malgré moi.


Extrait P 96

- Qu’en pensez-vous, Maddi ? continue le psy. Faut-il prouver que quelque chose existe, avant de le croire ? Ou au contraire penser que tout est possible, tant qu’on n’a pas prouvé que c’est impossible ?

Merci, Wayan. Ça m’aide beaucoup, ce genre de maxime balinaise !


Extrait P 178

- Maddi Libéri est un bon médecin, aucun doute là-dessus. C’est une femme forte, indépendante, qui a la tête sur les épaules. Du coup, il y a un truc qui m’échappe. Qu’elle ne se remette pas de la mort de son fils il y a dix ans, je peux comprendre. Mais qu’elle tourne autour d’un autre gosse ? Qu’elle puisse vraiment croire qu’il est le sien, peut-être même au point de faire une connerie.

Aster joue avec les bracelets en perles de bois qu’elle porte au poignet.

- Tu sais, Savine, on peut être parfaitement raisonnable, rationnel, diplômé, cultivé, éduqué… et ne pas accepter la mort de l’âme. Ne pas accepter que tout meure, tout pourrisse, tout se termine bouffé par les vers une fois en terre. On peut, tout ce qu’il y a de plus sérieusement et même scientifiquement, penser que quelque chose, que ce soit l’âme, la conscience, l’esprit… survit.


Extrait P 261

Boursoux, emmitouflé dans une doudoune qui lui donne une allure de raton laveur obèse, se précipite à sa rencontre. Nectaire connaît Boursoux depuis près de trente ans. Ils s’appréciaient déjà au SRPJ de Clermont-Ferrand : quand les autres flics chargeaient sabre au clair, ils formaient l’arrière-garde, le second rideau, le grupetto. L’amitié indéfectible des derniers de cordée ! Ils sont restés amis depuis, échangeant chaque samedi leurs timbres au club de philatélie. Nectaire a promis à son ami cavernolithophile des exemplaires rarissimes des grottes de Hang Soon Dong au Vietnam, contre un banal et discret service.


Extrait P 336

Il y a plusieurs vérités possibles…

Parce que je possède plusieurs personnalités, c’est bien ce que tu sous-entends, lieutenant ? Je souffre de schizophrénie, mais je refuse de me l’avouer ? Docteur Libéri et Miss Hystérie.

Non ! Non ! Non ! Je ne vais pas me mettre à croire à leur théorie. Je ne suis pas folle, on cherche à me rendre folle, je ne dois pas bouger de cette ligne.

Je ne suis pas folle, on cherche à me rendre folle.

- Bien, nous allons tout reprendre depuis le début, annonce Lespinasse avec une patience de professeur jouant au Memory avec un poisson rouge.

コメント


bottom of page