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Surface - Olivier Norek


Je ne lis quasiment plus de romans policiers, les trouvant souvent trop « durs », noirs, « gore »… Mais j’avais envie de changement et de renouer avec ce genre littéraire divertissant. Olivier Norek est un auteur que je vois souvent mis en avant chez mon libraire, et dont les lecteurs ont l’air fidèles. J’ai été tentée plusieurs fois par certains de ses livres, et finalement, c’est un peu par hasard que j’ai choisi Surface pour le découvrir. J’ai dû bien choisir car j’ai beaucoup aimé ce roman, tant l’histoire que l’écriture d’Olivier Norek. Dès les premières pages, j’ai été prise dans l’histoire et Noémie Chastain, l’enquêtrice au cœur du roman, est vite attachante ! Ce roman est bien sûr centré sur une enquête qui est un véritable cold case, mais, et c’est ce qui m’a plu, aussi sur la vie personnelle des protagonistes. Le suspense est bien au rendez-vous et il est dur de lâcher le livre ! C’est le meilleur critère qui soit pour recommander un polar !


Dans Surface, après un grave accident en service qui l’a défigurée, Noémie Chastain, brillante enquêtrice parisienne, est envoyée dans l’Aveyron. Officiellement c’est pour se « refaire une santé » et fermer un commissariat qui végète, officieusement c’est pour y être « placardisée ». Mais, peu après son arrivée, on découvre un fut qui remonte à la surface du lac, et dans ce fut le corps d’un enfant disparu 25 ans auparavant. Avec ce fut, c’est tout le passé du village qui ressurgit : lors de la construction d’un barrage 25 ans plus tôt, le village de Decazeville, a été littéralement noyé, immergé et figé dans le temps, pour être rebâti un peu plus loin. Pendant ce chantier, 3 enfants ont disparu…on ne les a jamais retrouvés. Un homme au passé tumultueux a quitté le village à la même époque : on l’a « naturellement » accusé d’avoir enlevé / tué ces enfants. Mais lorsque le corps de l’un deux refait surface dans le lac d’Avalone, l’enquête reprend sous la direction de Noémie. La résolution de ce « cold case » recèle son lot de surprises et de retournements de situations !


Olivier Norek a un style très fluide, agréable à lire, clair et précis, souvent imagée et teinté d’humour ! Un régal de lecture. Je conseille vraiment à ceux qui ne le connaissent pas encore de découvrir cet auteur… Les autres, pour la plupart, sont déjà convaincus !

Extrait n°1

L’enfer reste toujours le regard que les autres portent sur nous. Comme un jugement. Le regard qui nous examine, celui qui nous empêche d’oser, celui qui nous freine, celui qui nous peine, celui qui nous fait nous aimer ou nous détester.


Extrait n° 2

Noémie ignorait tout de ce qu’elle allait affronter et il avait l’impression d’abandonner une gamine autiste devant les grilles d’une école publique. Mais comme prête, Noémie ne le serait jamais réellement, aujourd’hui était un jour comme un autre pour valider son autorisation de sortie.


Extrait n°3

Elle n’avait pas détesté sa manière de faire, puisqu’il n’y en avait de toute façon pas de bonne. Chacun réagit comme il peut, plus ou moins bien, avec plus ou moins de classe, de surprise, de malaise ou de franc dégoût. Une moitié de son visage avait marché sur une mine, c’était son problème et pas celui des autres. Elle ne pouvait pas demander à tous ceux qu’elle croisait de décrocher un prix d’interprétation.

Extrait n° 4

Noémie refusa de le laisser aller jusqu’au bout et de risquer d’accepter les excuses qui se profilaient maladroitement. – Qu’on soit clairs, vous et moi, brigadier. Que vous soyez un gros con ne me dérange pas outre mesure. Tant que vous êtes un bon flic. Vous avez déjà coché la case « gros con » avec brio. Félicitations. Je vous laisse l’avenir pour cocher la seconde. Et elle le planta là, à digérer l’uppercut qu’elle venait de lui décocher.


Extrait n° 5

Oui. Elle avait peur. De tout. De rester ici. De rentrer à Paris. De tenir son flingue. De cette enquête. D’affronter ceux qui pensaient qu’elle ne valait plus rien. De décevoir ceux qui voulaient croire en elle. De ne plus aimer. De ne plus être aimée. Oui, elle avait peur. Une peur qui existait réellement, comme un monstre noir qui se cacherait dans son ombre. Omniprésent, tapi, se nourrissant d’elle.


Extrait n°6

Il fallait agir aussi vite que possible, donc, prendre son temps sur l’essentiel.


Extrait n°7

- Vous n’avez pas l’impression d’être dans un jeu spécialement créé pour vous ? Un profil intact pour un charmant village, l’autre profil blessé, pour un village sous l’eau qui réveille des souvenirs horribles. Tout est opposé, ou en inverse photographique, comme les diapositives d’époque. Cette enquête vous ressemble de plus en plus. J’oserais même dire qu’elle est votre salut sur tant de plans différents que refuser de le voir est surprenant.

- Ne me sous-estimez pas. Je ne vois que ça et c’est peut-être justement ce qui me terrifie. Ce village et moi, nous portons les mêmes cicatrices.


Extrait n°8

Noémie fit trois pas en arrière afin d’avoir une vision complète du patchwork pour l’instant indigeste. – Bien. Tout est là. Ou presque. On n’aura pas mieux pour l’instant. Il faut lire, relire et relire et si une pièce n’est pas à sa place ou si elle manque, ça tiltera à un moment ou à un autre. Même les romanciers, quand ils sont bloqués, laissent passer la nuit pour que leur inconscient trouve le chemin. Je dis pas qu’il faut rien glander non plus, mais laisser reposer, ça peut aider.


Extrait n°9

Des tas de sons de cloche ne font pas une musique, il faut d’abord les accorder.

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