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Veritas tantam : potentiam habet ut non subverti possit - Olivier vde Kersauson

  • Photo du rédacteur: deslivresetmoi72
    deslivresetmoi72
  • 2 nov.
  • 3 min de lecture
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Petit livre acheté de façon complètement impulsive sur un stand de la foire aux livres annuelle de ma ville. Olivier de Kersauson est un personnage médiatique qui m’interpelle : selon les moments, je trouve ses interventions brillantes, intelligentes, décalée…ou abjectes, misogynes, révoltantes…Est-ce de la provocation ? Je voulais, par ce livre, mieux cerner le « vrai » côté de ce navigateur au charisme indéniable… Après la lecture, la question reste entière car j’ai retrouvé ces deux facettes dans les réflexions qu’il développe dans le livre. Il reste aussi énigmatique à mes yeux…

 

Extrait n°1

Le problème des souvenirs, c’est qu’ils appartiennent au passé. A quoi ça sert d’avoir des souvenirs ? Je voudrais, à rebours, avoir des avenirs, autrement dit des situations que je vois, que je pressens, que j’aime à deviner, à prévoir et qui auront cours dans quelques années. Ca, ce serait formidable. Ne plus vivre au présent mais « vivre à l’avenir »…

Echange souvenirs contre avenir.

 

Extrait n°2

Avant il y avait une histoire, aujourd’hui il y a des faits. Nous sommes passés de la réflexion au buzz. La chute est vertigineuse. Tout cela s’arrêtera le jour où chacun aura repris conscience de la réalité.

Notre société n’a pas conscience de ses réalités. Elle est, depuis une vingtaine d’années, « exacerbées »- d’une certaine façon – à avoir conscience de ses souffrances. Ce sont ces souffrances qui la font vivre. Tout le monde demande pardon, pour ceci, pour cela. Tout le monde, aussi, est victime de quelque chose. C’est une identité aujourd’hui, la victimisation.

De nos jours, la plupart des individus se regroupent par souffrances, réelles ou supposées, subodorées. C’est par leurs souffrances qu’ils existent.

 

Extrait n°3

Le mot « vertu » ! Il revient en force, c’est impressionnant : quand tu prends ton vélo tu as un mode de déplacement vertueux, quand tu manges bio tu as un mode d’alimentation vertueux… C4est tout à fait neuf. Ce qui m’intéresse, c’est qu’au milieu d’une société en partie dévastée, où on se respecte de moins en moins, où on s’invective, où l’on est envers son prochain de plus en plus irrespectueux, violent (en mots comme en actes), ce mot de « vertu » ressurgisse. Comme par magie !

Ça m’est apparu complètement anachronique. Et pour tout dire, emprunté, comme si le mot était utilisé par ceux-là mêmes qui n’en connaissent pas la vraie signification.

Et c’est mis à toutes les sauces de la consommation, de l’ambition crade et de la niaiserie. Alors qu’étymologiquement la « vertu » est la conséquence directe d’un effort permanent pour s’améliorer réellement. Ça n’a rien à voir avec la confiscation momentanée de ce vocable pour accorder à un exercice quelconque le vernis d’une qualité que ceux qui utilisent le vocable ne possèdent pas. Le mot est arrivé comme ça, tout à trac, il est « rentré » dans le vocabulaire, et en y rentrant il s’est en fait dépouillé de son sens.

 

Extrait n° 4

Le bon sens n’intéresse personne, il n’a pas de prophètes. Avec le bon sens, le nazisme n’existe pas et les doctrinaires politiques non plus. Avec le bon sens, l’ensemble des religions est considéré comme suspect.

 

C’est pour ça que j’ai vécu comme j’ai vécu. Je n’ai jamais adhéré à des clubs, à des groupes, parce que finalement je ne suis pas « adhérable ». De toute façon, le communautarisme quel qu’il soit, c’est le rejet de l’autre. Parce que la pensée d’UN, c’est forcément foireux, et la pensée de DIX, on est sûr que c’est complètement foireux !

 

Extrait n°5

Puisqu’on n’est que des atomes, il est où, l’atome de l’amour ? Mais non, nous ne sommes pas que des atomes. Si nous n’étions que des atomes, tout serait simple. Trop simple. Mais rien ne l’est. Ça se saurait !

Où suis-je si je ne suis pas un atome ? Ce n’est pas une question de « où ». Puisqu’on ne sait même pas où sont le où et le quand. On ne sait même pas comment on se situe vis-à-vis de l’univers. Dès qu’on envoie une sonde, elle marche pendant des dizaines d’années et au bout du compte elle découvre des mondes qu’on ne soupçonne pas. On est entouré de l’infini et on ne sait même pas intellectuellement ce que c’est l’infini.

 

Extrait n°6

J’ai compris très tôt qu’il ne fallait pas chercher à être aimé mais qu’il fallait chercher à vivre. Je n’ai jamais voulu être aimé, j’ai voulu vivre. Cette équation est imparable.

[…] Il faut du dérisoire… Le bonheur, ça commence à partir du moment où il ne pleut pas là où tu dors et où tu as mangé à ta faim. Le bonheur démarre là, pas ailleurs.

 

 

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